La forêt est en crise ! Les conditions météorologiques au printemps et à l’été derniers (tempêtes et sécheresse) ont causé d’importants dégâts à de nombreux peuplements forestiers. En effet, les plantations et les peuplements ont subi une certaine mortalité à cause de la sécheresse et de la canicule du printemps et de l’été mais il faut y ajouter le fait que ces conditions ont été favorables à l’explosion des populations de scolytes (insectes ravageurs). Un premier envol d’insectes a eu lieu au printemps, un deuxième envol début août et un troisième envol s’est déroulé en septembre. Chaque envol ne fait qu’accroître l’ampleur des ravages de par la dispersion et la reproduction progressives des insectes.
Les scolytes ou Ips typographes ne posent généralement pas de problème lorsque nos forêts sont en bonne santé mais lorsque les conditions se dégradent, les insectes se retrouvent face à de nombreux arbres faciles à attaquer puisque leurs défenses sont diminuées.
Actions attendues de la part des propriétaires d’épicéas publics comme privés
Bien qu’on ne puisse pas éviter la survenance des conditions météorologiques favorables aux scolytes, il faut agir sur le terrain afin d’enrayer au plus vite leur dispersion. Il n’y aura plus d’envol cette année puisqu’avec l’automne, les insectes ont « hiberné » mais il faut agir avant leur réveil printanier. Il faut rechercher et évacuer les arbres touchés y compris parmi les arbres déjà vendus. Il faut le faire d’autant plus vite que leur bois se dégrade avec le temps.
Selon les premières estimations des spécialistes, ce seraient plus de 400.000m³ d’épicéas qui seraient touchés. Pour rappel, agir lors d’une infestation de scolytes est bien une obligation légale (articles 60 à 64 de l’AR du 19/11/87 relatif à la lutte contre les organismes nuisibles des végétaux).
Si vos forêts sont touchées, vous devez travailler avec votre partenaire, le DNF, afin de procéder aux coupes sanitaires nécessaires et ce avant la reprise des envols en mars 2019.
Il est certain qu’agir maintenant ne supprimera pas les dégâts de cette année mais cela permettra d’éviter leur recrudescence dès le printemps prochain. N’hésitez pas à contacter le service extérieur du DNF dont vous dépendez afin d’échanger sur les mesures à prendre et sur le martelage ciblé à effectuer dans vos peuplements.
L’Observatoire wallon de la Santé des Forêts a publié un ensemble de recommandations sur son site internet.
Nous vous en livrons un extrait ci-dessous.
Extrait de la fiche Information Scolytes de l’OWSF:
« Comment agir ?
1. Phase de repérage / martelage.
Il s’agit de l’action la plus urgente à mener
2. Abattage des arbres scolytés
Il est impératif et légalement obligatoire d’abattre les arbres et de les évacuer de la forêt dans les délais les plus courts. Les larves se développent sous l’écorce. L’écorçage est donc un moyen de lutte efficace. Il peut être pratiqué dans tous les cas. Il est très fortement recommandé lorsque les arbres ne peuvent être immédiatement évacués de la forêt (stockage bord de route…). Ces opérations sont primordiales et doivent être effectuées idéalement dans les semaines à venir. Dans tous les cas, elles devront impérativement être menées avant la fin février 2020 pour réduire au maximum les nouveaux dégâts lors du printemps à venir. »
Les communes : relais d’information vers les citoyens propriétaires d’épicéas
La commune est un véritable relais d’information vers le citoyen. Dans le cas de cette crise des scolytes, il est indispensable qu’un maximum de propriétaires d’épicéas infectés agisse pour organiser ces coupes sanitaires et ainsi tenter d’enrayer l’extension de ce fléau.
La Cellule d’appui à la petite forêt privée (service de l’Office économique wallon du bois) peut vous aider également dans cette démarche. Sur son site internet, par exemple, les propriétaires trouveront un ensemble de recommandations pour organiser la lutte contre les scolytes, une note technique rédigée par l’Observatoire Wallon de la Santé des Forêts ou encore une liste des entreprises à contacter.
Enfin, sont touchés à la fois les citoyens propriétaires d’épicéas en forêt ou dans des parcs (couverts par l’obligation légale) mais également les citoyens qui possèdent un ou plusieurs épicéas dans leur jardin. Il est indispensable que ces derniers, bien qu’ils ne soient pas ciblés par l’obligation reprise ci-dessus, exploitent également leurs épicéas scolytés pour des motifs de sécurité ou de risques de dégâts sur les propriétés voisines.
La commune vous accompagne dans ces démarches. N’hésitez pas à prendre contact avec nous, nous vous renseignerons dans la mesure de notre possible et vous mettrons en contact avec les interlocuteurs adéquats.